Après l'incendie, la Société est optimiste : "
le bâtiment sera vite reconstruit, dès les conclusions de l'enquête", déclare-t-elle 12 avril à l'Eclaireur.
Pendant deux saisons, les installations se détériorent. Une mise aux enchères en décembre 1883 restera vaine. La Société est dissoute le 28 novembre 1885.
Renaissance :
En octobre 1886, un liquidateur est nommé, M. Lougarre, qui mettra tout en en oeuvre pour sauver la Jetée.
Il obtient le 16 janvier 1887 auprès des services ministériels une autorisation de rétrocession de la concession, au bénéfice d'éventuels repreneurs.
Après trois adjudications infructueuses, le 24 septembre 1888 il présente
"cinq personnes fort honorables et solvables... qui vont former une S. A. française ayant pour objet la reconstruction et l'exploitation de la Jetée...".
Le 20 décembre 1888, la nouvelle société est constituée, elle prend la dénomination de : Société Anonyme de la Nouvelle Jetée Promenade de Nice.
Construction :
La conception de la deuxième jetée est essentiellement parisienne avec le cabinet Denise pour l'architecture d'ensemble, qui dès le 4 février 1889, fournit les plans-masses à la préfecture.
Mais la réalisation est niçoise avec MM. Dumontel et Tombarel ingénieurs-macaniciens pour les travaux de montage.
"
Les pieces métaliques arrivent en gare de Nice, de Paris, les travaux sont activement poussés... une équipe de 50 ouvriers travaille sans relache. On peut être certain que la nouvelle Jetée Promenade sera ouverte au public pour la saison 1889-90" assurait l'éclaireur de Nice le 20 janvier 1889.
La Jetée ne sera pas achevée avant la fin de l'été 1890. L'inauguration aura lieu début janvier 1891 à l'ouverture des courses.
Exploitation :
Inaugurée le samedi 10 janvier 1891.
La saison officielle dure du 15 octobre au 31 mai.
Pendant les premières années, la Jetée reste "isolée" : pratiquement aucune participation aux festivités de la municipalité, ni au comité des fêtes, ses rapports avec la mairie sont froids.
L'arrivée d'un nouvel directeur-administrateur, en aoüt 1897, Louis Tessier, change la donne.
Agonie et mort de la Jetée :
En 1942, malgré un sursis et quelques tentatives de "soirées", la jetée ferme définitivement le 20 décembre 1942.
La Jetée fut d'abord mi 1943 dépouillée de ses cuivres, de ses bronzes, de ses laitons, de ses câblages électriques et tous objets non ferreux. Malgré les protestations du Président du Conseil d'Administration, Jacques Fastout.
Les Allemands, en janvier 1944, décident de démolir la Jetée pour récupérer le métal. Le 20 novembre 1946 l'Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, par arrêté préfectoral, :
"retire à la Nouvelle Jetée Promenade de Nice l'autorisation d'occupation du Domaine Public Maritime accordée le 31 mars 1879... La Société devra remettre les lieux dans leurs états primitifs".
La Société en appelle au Conseil d'Etat, mais en mai 1947 elle doit se résoudre à faire disparaître les vestiges. Le 13 juillet 1951 le Conseil d'Etat déclare valable la décision de retrait du 20 novembre 1946 : le Palais de la Jetée Promenade est définitivement mort.