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La Jetée-Promenade
(vous obtiendrez un agrandissement d'une photo en cliquant dessus)

Vue panoramique sur la Jetée



La première Jetée-Promenade :

Gestation :

Le Marquis d'Espouy de Saint Paul rêve de doter Nice d'une réplique du Cristal Palace (Hyde Parc à Londres). Le projet est présenté à la Municipalité, qui l'adopte le 20 novembre 1875.
Où l'implanter ? Sur le Jardin public, répond M. de Saint Paul, le Jardin public lui-même sera déplacé sur l'embouchure du Paillon (le Paillon n'est pas encore couvert). Mais le cahier des charges municipal exige que la création du nouveau Jardin soit achevée avant de raser l'ancien, aux frais du Marquis.
Cette exigence fit capoter le projet. M. de Saint Paul ne désarme pas : il imagine poser son Palais de cristal sur la mer devant l'Hôtel des Anglais et le Jardin public.

Naissance :

Après plusieurs demandes auprès de la Préfecture, M. de Saint Paul obtient la concession du domaine maritime d'une surface de 6.500 m2, signée le 31 mars 1879. Les travaux commencèrent fin octobre 1880.
Changement de direction, le 22 juin 1881, lors de la constitution de la S.A. de la Jetée -Promenade de Nice : M. de Saint Paul laisse la place à un nouveau groupe repreneur présidé par le Général de Jaugigny.
En même temps, le Casino Lazard (Casino Municipal) a du mal à sortir du Paillon. Le Maire Borriglione constitue la S.A. du Casino Municipal de Nice et oppose une série de refus aux demandes "de raccordement de la culée de la passerelle au perré de la Promenade des Anglais". Cela durera un an, le Préfet signe le 17 mars 1882 un "arrêté de raccordement" : le Maire ne pourra plus s'opposer à l'achèvement de la Jetée.

Exploitation éphémère :

Octobre 1882 : les trois corps de la bâtisse centrale, le dôme, les 2 terrasses latérales et leurs pavillons sont achevés. Bien que les aménagements intérieurs ne le soient pas, une première mise en exploitation s'effectue : ouverture des promenoirs, des terrasses et des espaces intérieurs du premier niveau.
Les avis sont partagés : le "Progrès de Nice" compare la Jetée à une "monstrueuse méduse", mais, M. J. de Fontanes, chroniqueur mondain, trouve "que son style un peu oriental lui donne une poésie rêveuse et une attraction enchanteresse, ce cachet spécial qui devrait toujours distinguer les monuments de Nice destinés aux plaisirs.".

Un mystérieux incendie :

Le 4 avril 1883 à 17h30. Une énorme fumée s'élève au dessus de la Jetée, une heure suffit à la réduire à un amas de poutrelles tordues. Seules la passerelle et les installations d'accès pourront être sauvées par les pompiers.
Un témoin de la scène, se trouvant devant l'hôtel de Rome (à l'est des jardins Masséna) : "5h33, légère fumée au dessus du théâtre ... 5h52, la coupole du théâtre s'écroule dans un fracas épouvantable...".
Il n'y eut aucune victime, car la Jetée était fermée au public jusqu'au 8 avril, date prévue pour son inauguration.
L'enquête ne permit jamais de connaître les causes exactes de l'incendie.
Ainsi mourut le premier Palais.

La deuxième Jetée-Promenade :

Après l'incendie, la Société est optimiste : "le bâtiment sera vite reconstruit, dès les conclusions de l'enquête", déclare-t-elle 12 avril à l'Eclaireur.
Pendant deux saisons, les installations se détériorent. Une mise aux enchères en décembre 1883 restera vaine. La Société est dissoute le 28 novembre 1885.

Renaissance :

La Jetée dans son état premierEn octobre 1886, un liquidateur est nommé, M. Lougarre, qui mettra tout en en oeuvre pour sauver la Jetée.
Il obtient le 16 janvier 1887 auprès des services ministériels une autorisation de rétrocession de la concession, au bénéfice d'éventuels repreneurs.
Après trois adjudications infructueuses, le 24 septembre 1888 il présente "cinq personnes fort honorables et solvables... qui vont former une S. A. française ayant pour objet la reconstruction et l'exploitation de la Jetée...".
Le 20 décembre 1888, la nouvelle société est constituée, elle prend la dénomination de : Société Anonyme de la Nouvelle Jetée Promenade de Nice.

Construction :

La Jetée de dosLa conception de la deuxième jetée est essentiellement parisienne avec le cabinet Denise pour l'architecture d'ensemble, qui dès le 4 février 1889, fournit les plans-masses à la préfecture.
Mais la réalisation est niçoise avec MM. Dumontel et Tombarel ingénieurs-macaniciens pour les travaux de montage.
"Les pieces métaliques arrivent en gare de Nice, de Paris, les travaux sont activement poussés... une équipe de 50 ouvriers travaille sans relache. On peut être certain que la nouvelle Jetée Promenade sera ouverte au public pour la saison 1889-90" assurait l'éclaireur de Nice le 20 janvier 1889.
La Jetée ne sera pas achevée avant la fin de l'été 1890. L'inauguration aura lieu début janvier 1891 à l'ouverture des courses.

Exploitation :

3 vues de La Jetée Inaugurée le samedi 10 janvier 1891.
La saison officielle dure du 15 octobre au 31 mai.
Pendant les premières années, la Jetée reste "isolée" : pratiquement aucune participation aux festivités de la municipalité, ni au comité des fêtes, ses rapports avec la mairie sont froids.
L'arrivée d'un nouvel directeur-administrateur, en aoüt 1897, Louis Tessier, change la donne.

La Jetée de profil










Agonie et mort de la Jetée :

La Jetée en reliefEn 1942, malgré un sursis et quelques tentatives de "soirées", la jetée ferme définitivement le 20 décembre 1942.
La Jetée fut d'abord mi 1943 dépouillée de ses cuivres, de ses bronzes, de ses laitons, de ses câblages électriques et tous objets non ferreux. Malgré les protestations du Président du Conseil d'Administration, Jacques Fastout.
Les Allemands, en janvier 1944, décident de démolir la Jetée pour récupérer le métal. Le 20 novembre 1946 l'Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, par arrêté préfectoral, : "retire à la Nouvelle Jetée Promenade de Nice l'autorisation d'occupation du Domaine Public Maritime accordée le 31 mars 1879... La Société devra remettre les lieux dans leurs états primitifs".
La Société en appelle au Conseil d'Etat, mais en mai 1947 elle doit se résoudre à faire disparaître les vestiges. Le 13 juillet 1951 le Conseil d'Etat déclare valable la décision de retrait du 20 novembre 1946 : le Palais de la Jetée Promenade est définitivement mort.

Galerie :


La Véranda - La Salle de Restaurant


Le Salon du Jetée


La Salle des Petits Chevaux

La Terrasse située à l'arrière du Jetée



Sources :- Guy Julien Moreau "Le Casino de la Jetée-Promenade : naissances, vies et morts des deux Palais" - Edition Gilletta 1993
- Bibliothèque Nationale de France :
http://gallica.bnf.fr

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